La piscine durable

Article paru dans le n°50 du Magazine À vivre Hors-série. Mai/Juin/Juillet 2021

La piscine durable

PISCINE : COMMENT CONVAINCRE UN PUBLIC SOUCIEUX DE L’ENVIRONNEMENT QU’UNE PISCINE, NON ESSENTIELLE, PEUT ÊTRE FABRIQUÉE ET UTILISÉE DE MANIÈRE DURABLE ?

L’avis de David Moreau, responsable marketing et communication chez L’Esprit Piscine

Depuis quelques années, nous nous penchons sur la question environnementale ; que ce soient les clients, les constructeurs, les fournisseurs ou les fabricants, tout le monde commence à prendre conscience de ces enjeux et recherche des solutions. Le bassin dit naturel apparu il y a plus de dix ans, s’est avéré ne pas être la solution idéale. En effet, une piscine bénéficie d’une eau désinfectée et désinfectante, or une eau « naturelle » ne l’est pas.

Comme vous le disiez, nous pouvons considérer que la piscine n’est pas essentielle, donc dans une vision écologique excessive, nous pourrions considérer qu’il ne faut pas en construire. Avant d’en arriver là, on peut bien évidemment rendre la piscine « encore plus propre » et réduire son impact environnemental. Suite aux confinements, la demande a explosé, et l’on s’est aperçu que la piscine pouvait même être une alternative au tourisme de masse qui génère beaucoup d’émissions de co2 en termes de transport. Si la piscine « zéro impact » n’existe pas encore, nous travaillons depuis plusieurs années à améliorer les différents éléments qui la constituent : structure, étanchéité, filtration, désinfection et équipements de confort comme le chauffage ou l’éclairage. Le marché français de la piscine étant le premier européen et le deuxième mondial derrière les États-Unis, notre fédération professionnelle, la FPP – Fédération des professionnels de la piscine et du spa -, est active et en avance sur le sujet. Elle travaille notamment sur un projet de norme européenne s’appliquant aux performances environnementales des piscines.

Au sujet de la structure, comme pour les maisons, l’une de nos problématiques concerne l’isolation thermique. Elle est essentielle pour réduire les déperditions de chaleur et donc consommer moins d’énergie pour chauffer l’eau.

À l’esprit piscine, nous construisons des structures en béton armé dont les parois sont isolées et nous réfléchissons à des solutions nous permettant d’isoler le fond également. Concernant le matériau isolant en lui-même, nous sommes en train de remplacer le polystyrène traditionnel par un équivalent non pétro sourcé, fabriqué à partir de déchets verts et recyclables. Avant, la seule solution pour limiter le refroidissement de l’eau était de couvrir le bassin, et cela reste d’ailleurs la seule option pour éviter l’évaporation qui concourt principalement à la baisse de température. Mais aujourd’hui, il faut aller plus loin. Concernant les étanchéités en PVC de type liner, qui ont une durée de vie de dix à quinze ans, c’est la question du re­cyclage qui se pose. On espère que les filières vont rapidement se développer car les besoins vont s’accélérer avec le remplacement du parc existant.

Au niveau de la filtration, les pompes sont beaucoup moins énergivores qu’il y a dix ans et elles ont d’autant moins besoin de l’être que les constructeurs de notre groupement réalisent désor­mais des réseaux hydrauliques optimi­sés qui réduisent les pertes de charge. Nous remplaçons aussi progressive­ment le filtre traditionnel en sable par un filtre en verre activé. Il a les mêmes vertus que le sable et se recycle sans problème mais est aussi plus facile à laver et consomme donc moins d’eau. Ces dernières années, la plupart des équipements ont été vraiment améliorés ; le système inverter est apparu pour les pompes à chaleur, les Led pour les éclairages, etc.

Enfin, le dernier sujet concerne la nature désinfectée et désinfectante de l’eau. Il faut une solution qui tue et détruise les virus et bactéries de manière rémanente. La plus connue est le chlore, qui n’a pas toujours bonne presse, et c’est dommage car c’est un produit très effi­cace, d’un bon rapport qualité prix, et inoffensif tant que sa concentration est maîtrisée. Il y a des alternatives, comme l’oxygène actif, mais pas sans produits chimiques. Un système aux UV, par exemple, n’est pas rémanent, et il faut donc le compléter avec des produits dé­sinfectants. La solution vertueuse, pour bien désinfecter sa piscine et réduire sa consommation de produits chimiques, est de l’équiper d’une régulation automatique ; un équipement qui comme son nom l’indique peut réguler le pH et/ ou le désinfectant, et ainsi distribuer toujours la bonne dose de produit.

PISCINE RÉNOVÉE

Au-dessus du lac du Bourget, en Savoie, cette belle villa est juchée sur un terrain escarpé, face à une vue exceptionnelle sur les montagnes environnantes. Mais le jardin est difficile à exploiter car très raide, et la vieille piscine carrelée, trop profonde, est peu accessible et en piteux état. Lorsque l’ensemble de la parcelle est rénové, la piscine l’est aussi. La structure maçonnée du bassin est modifiée dans son entièreté, pour le rendre à nouveau fonctionnel. Au programme : changements de dimension, profondeur, équipements, revêtements, et surtout création d’un débordement face à la vue.
Les solutions du constructeur :

  •  Choisir du bois pour la plage car il renvoie très peu de chaleur, et est donc plus confortable à fouler
  •  Immerger le volet roulant sous une plage semi-immergée ; solution technique alliant fonctionnalité et esthétique.
  • Combler le fond de la piscine, pour qu’elle soit moins profonde et donc plus économe en eau et en chauffage.

Constructeur : Gonthier Piscines / l’Esprit Piscine
Photos : Fabien Delairon