Article paru dans le Hors-Série « Coté piscine ». Numéro spécial « Piscine 2017 : Le Guide »
Le meilleur des deux mondes
Compromis entre la technique du béton intégral et les techniques modulaires industrialisées, l’intérêt de ce procédé réside dans le fait qu’il concilie la rapidité de mise en oeuvre des modules usinés et la résistance du béton armé.
Sur une assise en béton armé constituant le fond de la piscine, les parois sont érigées à partir de modules usinés qui font office de coffrage perdu. Des emplacements sont ainsi réservés au ferraillage et le béton est coulé à l’intérieur des modules. L’ossature de l’ouvrage est ainsi constituée par le béton armé. En fonction de la composition des modules, des formes de bassin plus ou moins complexes peuvent être envisagées, mais dans l’ensemble ce procédé offre une grande liberté de conception et permet de réaliser du standard tout autant que du sur-mesure. La structure obtenue n’étant pas étanche, le revêtement sera indépendant du support, constitué d’un liner ou d’une membrane armée. Certains fabricants proposent cependant des alternatives, avec des modules acceptant un revêtement étanche en lien avec le support, comme le carrelage ou le polyester stratifié. Pour ce procédé de construction, nous pouvons classer l’offre existante en trois grandes familles de matériaux : le polystyrène, le béton et le polymère thermoplastique.
Les blocs polystyrène
Conciliant à la fois légèreté et résistance, l’utilisation de panneaux polystyrène haute densité présente deux avantages majeurs : rapidité de mise en œuvre et isolation thermique. La possibilité de découper les blocs procure en outre au procédé une certaine souplesse d’utilisation et permet la réalisation de tout type de forme. Cette technique est avant tout destinée à recevoir un revêtement indépendant du support, mais certains produits d’accrochage rendent possible la pose de polyester stratifié, voire d’émaux et de carrelage.
Les modules polymère
Réalisés à partir de matériaux thermoplastiques (polypropylène, polyéthylène ou PVC), les modules usinés reçoivent un chaînage et du béton qui est coulé soit entre les parois, soit dans les alvéoles. La présence de béton armé assure la résistance mécanique et ne rend plus nécessaires l’adjonction systématique d’une jambe de force. Cette structure autoportante n’est pas étanche et devra donc recevoir un liner ou une membrane armée.
Les blocs à bancher
Les blocs à bancher, également appelés agglos à bancher, sont des blocs en béton évidés dans lesquels sera coulé du béton. Les parois sont donc ferraillées de manière continue sur toute leur surface et l’armature est reliée au radier. Le béton est bien souvent coulé en une seule étape, ce qui renforce l’homogénéité entre le fond et les murs. Malgré tout, certaines spécialistes du béton considèrent que la résistance d’une telle structure n’est pas optimale pour supporter un revêtement dépendant du support, car l’étanchéité n’est pas garantie dans le temps. Ce procédé est en revanche parfaitement adapté pour recevoir du polyester stratifié, au même titre qu’un liner ou une membrane armée.
Le béton maçonnerie
Considérée comme traditionnelle, cette technique reprend le savoir-faire des entreprises de maçonnerie et associe le béton coulé à des blocs de béton creux. Une assise en béton armé ainsi qu’une assise périphérique constituent le socle sur lequel sont érigés les murs en moellons. Si des piliers raidisseurs intermédiaires et une ceinture béton horizontale à mi-hauteur ne sont nécessaires que pour les parois supérieures à 1,20 m, un chaînage béton armé est en revanche obligatoire en partie haute, sur toute la périphérie du bassin, pour toute construction. La structure obtenue est destinée à recevoir un revêtement indépendant du support. En effet, elle n’est pas étanche et il convient même de veiller à ce qu’elle soit perméable pour que les eaux infiltrées par sudation entre le revêtement et le support puissent s’évacuer. Un ciment hydrofuge entraînerait une stagnation de ces eaux et il convient donc de préserver un certain degré de porosité. Pour la finition, les parois sont recouvertes d’un enduit ciment, lui aussi perméable. L’application est alors lissée dans le cas où le revêtement est un liner ou une membrane armée, elle est talochée pour recevoir un polyester stratifié.